Bénévole et coordinatrice à l’Association pour le Développement des Soins Palliatifs, Annick accompagne avec son équipe des patients dans leurs derniers jours de vie.
On a en face de soi quelqu'un qui souffre, non pas physiquement car la douleur physique est très bien combattue avec les traitements, mais qui peut souffrir d’une souffrance psychologique, morale ou affective. C’est un accompagnement pour le malade et pour ses proches également.
Autour d’eux vous avez une constellation de personnes (médecin soignant, kiné, psy, aumônerie, famille, amis) et puis il y a les bénévoles.
Nous venons auprès du malade lui offrir un espace de liberté, un temps de partage. Il fait ce que bon lui semble pendant ce temps : il nous raconte son histoire, ses doutes, ses angoisses ; il nous raconte ses secrets qu’il n’a dit et ne pourra dire à personne, car nous sommes une présence anonyme auprès de qui il peut se délivrer avant de partir. On partage aussi de toutes petites choses comme un sourire, quelques secondes où on prend la main du malade…
Ça transforme, on a vu tellement de cas de figures et on relativise beaucoup par rapport à ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas. On prend du recul par rapport à notre société complètement folle et nous, on est sur un nuage.
Le suivi est réalisé par l'association est important. Toutes les 3 semaines nous participons à un groupe de parole de 2h avec une psychologue. C’est un moment où on débriefe de nos malheurs, de nos bonheurs, de nos doutes...
Je suis bénévole depuis 17 ans, un jour j’arrêterai mais je serai riche de tout ce que j’aurai vécu. Je fais des «pots de confitures » de souvenirs.